Travailler avec les déités serpents

Les serpents sont souvent des animaux mal-aimés. Vous leur attribuez à tort ou à raison des propriétés négatives. Pourtant plusieurs traditions évoquent un travail régulier bénéfique avec les déités des serpents. Dans la tradition népalaise, il est essentiel de respecter les nagas (serpents) sans quoi ils se mettent en colère.

Plus près de chez nous, c’est de la Vouivre dont il question. Et de nombreuses légendes évoquent celle-ci.

Enfin en Corse, la tradition locale évoque les serpents. Certains sont des messagers pour le foyer.

Les nagas

Le nāga est un être mythique de l’hindouisme, mais le mot veut dire aussi basiquement : serpent.

Les nagas dans la religion gardent les trésors de la nature, sont attachés à l’eau et apportent la prospérité. De nombreux temples en Inde vénèrent une statue de serpent ; le serpent est aussi le symbole de la kundalini.

Les déités de l’hindouisme sont toutes représentées avec des nagas. Shiva lui-même porte un serpent autour de son cou.

Les nagas sont très respectés au Népal notamment où on les honore très régulièrement (plusieurs fois par semaine). En tant que protecteurs de la nature, ils peuvent être très courroucés en cas de désordre dans certains lieux. Lors d’un stage avec Bhola Banstola, celui-ci nous racontait comment un projet de mine avait dû s’arrêter. En effet, ce projet s’était développé dans une zone habitée par les nagas, une zone connue pour cela. Mais les minerais présents en-dessous (des trésors !) avaient attirer les convoitises. Les débuts des extractions ont été chaotiques : casses, accidents, maladies. Finalement, les habitants de la région ont été entendus. Enfin partiellement ! Et les nagas aussi ! In fine, la mine a été déplacée.

Les nagas peuvent apporter protection, santé, prospérité à ceux qui les honore. Ils peuvent aider aux bons développement de vos projets.

La Vouivre

La Vouivre inspire un sentiment ambivalent. On ne sait pas vraiment aujourd’hui dans quelle mesure nos ancêtres ont travaillé avec elle. Elle a laissé derrière elle de nombreuses légendes et parfois encore des festivités.

La vouivre est une créature légendaire présente dans plusieurs pays européens, ayant généralement la forme d’un dragon bipède ou d’un serpent ailé. Elle est souvent censée porter une escarboucle sur le front. Elle est aussi appelée guivre.

Elle est décrite comme un serpent légendaire, gardien de trésors fabuleux, ou jeune fille accompagnée de serpents, douée de pouvoirs fantastiques.

En Franche-Comté, en Bourgogne, dans la Lorraine, on nommait vouivres des serpents ailés d’une grandeur prodigieuse qui gardaient les trésors cachés.

Le mot vouivre vient du latin uipera (serpent, vipère). C’est une bête étrange, avec un corps de serpent et les ailes d’un oiseau. Elle est munie d’un œil unique, diamant fabuleux, l’escarboucle, qui jette une lumière si vive que quand le serpent vole d’une montagne à une autre, on dirait un éclair. Des paysans assurent l’avoir vue traverser les airs comme une barre de feu.

La Vouivre cherche l’eau pour se baigner ou se désaltérer, mais surtout à certains moments. Vous pouvez ainsi la rencontrer au bord d’une rivière par exemple ou près d’une cascade. J’en ai d’ailleurs rencontré une dans les Alpes, il y a déjà quelques années. Elle était la gardienne d’une belle cascade.

Dans les légendes, la Vouivre peut avoir mauvaise réputation et elle inquiète alors beaucoup.

Mais la plupart des récits donnent l’impression qu’elle n’est pas dangereuse tant qu’on ne convoite pas son escarboucle. Dans ce cas, l’issue est presque toujours fatale.

Le mot « escarboucle » est dérivé du latin cabunculum qui désignait le petit charbon, la braise, mais déjà par métaphore, la pierre précieuse qui en avait le rougeoiement. Dans la tradition comtoise, c’est un diamant. Or ce diamant est aussi son œil !

Enfin, il existe des fêtes locales comme à Couches (71). Mais cette fête est plutôt là pour célébrer le fait d’avoir vaincu la Vivre (on l’appelle ainsi !).

« C’est une bête apocalyptique, ayant des caractères de serpent et de monstre de la préhistoire. On raconte que ses méfaits ont été innombrables. Elle a dévoré les enfants, affolé la population, semant partout la terreur. On aurait, paraît-il, essayé de lutter contre elle, par exemple en organisant des battues : toutes les tentatives ont échoué. A chaque combat, elle trouve une parade et dévore ses assaillants. C’est ainsi qu’on fit appel à un magicien appelé  »Yoata ». Il réussit à envoûter le monstre par le doux son de sa flûte et à le conduire jusqu’au four spécialement construit pour le rôtir. Malheureusement, le magicien, abandonné par la population, connaîtra lui aussi le même sort. On trouverait là l’origine de l’expression « la mauvaise foi des Couchois » Depuis, la tradition se perpétue et à travers tous les siècles, il en reste périodiquement l’organisation d’une fête grandiose. »

Source : https://www.mairie-couches.fr/la-legende-de-la-vivre

La dernière fête a eu lieu en 2021.

Voir aussi : https://val-suran.net/legende-de-la-vouivre/

Les serpents en Corse

En Corse, pour enchanter le serpent afin qu’il ne puisse se poser sur l’agriculteur pendant les travaux des champs, dans le Fiumorbu, on adresse une prière à Saint Pierre.

Globalement, le serpent ne semble pas si redoutable, comme en Afrique du Nord, où la peau du serpent est un porte-bonheur. Un reptile peut être l’ami du foyer, ce qui est le cas de la Couleuvre en Corse.

A Serra di Scopamena, une couleuvre vient annoncer, la veille, à la maîtresse de maison, l’arrivée d’un membre de la famille. Elle a fini par en faire partie. Et on ne manque jamais de donner de ses nouvelles aux absents.

Ajoutons que certains auteurs estiment que les Corses sont des descendants des Atlantes et que l’île était sous la protection de la déesse Méduse (femme-serpent), déesse ressemblant étrangement à Naga Kanya (déesse des serpents dans l’hindouisme).

Ce sont les quelques témoignages et dires que l’on peut trouver des traditions corses.

Comme de nombreuses traditions, elle est essentiellement orale. Et surtout le chamanisme corse est aujourd’hui réduit très souvent à la spécialité des voyantes, éventuellement quelques guérisseuses.

Les mazzeris, (hommes et femmes) ont perdu de leur superbe, et avec, une partie de la tradition chamanique locale.

Le lien avec les esprits des serpents n’est certainement plus ce qu’il avait pu être en des temps plus reculés et tel qu’on le trouve aujourd’hui dans l’hindouisme et le Népal.

En conclusion, on reconnaît à travers ces trois traditions (népalaise, franc-comtoise et corse) la puissance du serpent. Chez les népalais, les nagas sont honorés plusieurs fois par semaine. Et l’on fait attention à ne pas les courroucer. En Franche-Comté, on reconnaît la force de la Vouivre tout en la craignant et parfois en la combattant. Enfin en Corse, on peut aller jusqu’à accueillir un serpent comme le membre d’une famille. On lui reconnaît alors un caractère de protection.

Vous avez encore des questions ou des remarques sur cet article ? Posez-les en commentaires, j’y répondrai avec plaisir.

Bien à vous,

Émilie Laure

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