Le syndrome du sauveur

Aujourd’hui je souhaite aborder un thème qui nous concerne tous : le syndrome du sauveur. De quoi s’agit-il ? Ne vous est-il jamais arrivé de vous dire « il faut faire quelque chose pour cette personne » ? Et de le faire à sa place en pensant que c’était ce qu’il y avait de mieux à faire pour elle ?

Cela part toujours du bonne intention. Et cette bonne intention, je la rencontre souvent aussi chez des thérapeutes qui « savent » ce qu’il y a de mieux pour chacun. Et bien sûr, ce syndrome m’a longtemps touché. Il m’a fallu beaucoup de travail à vrai dire pour comprendre que la seule véritable personne dont je suis responsable, c’est moi-même !

Rendre sa responsabilité à chacun

Ce qui nous conduit au constat suivant : lorsque des clients viennent dans mon cabinet, certains d’entre eux me disent « dites-moi ce que je dois faire ! ». Ils sont tellement habitués à être pris en charge par la société, les médecins etc. qu’ils ont perdu le sens du mot « responsabilité ». Et autant dire que c’est de leur responsabilité et de notre responsabilité à tous de faire des choix et surtout de ne pas les laisser à une tierce personne. En effet, cette tierce personne ne sait pas en réalité ce qu’il y a de meilleur pour nous, car elle ne connaît pas de l’intérieur ce que nous sommes, même la personne la plus proche.

Même notre famille, notre conjoint, nos enfants ont leur propre chemin à suivre, y compris si ce chemin ne semble pas correspondre à nos attentes ni à nos valeurs.

Ce qui compte au final, c’est bien qu’ils suivent leur intuition. Et pour le leur permettre, nous avons un rôle important à jouer : leur rendre leur responsabilité. Mais comment fait-on ?

Je crois que l’un des premiers pas est de s’occuper de soi-même et de se limiter à ses propres responsabilités. Cela fait déjà beaucoup de travail. Prendre soin de soi, se faire plaisir en sortant dans la nature etc. N’attendez pas qu’une autre personne l’organise à votre place quand vous souhaitez le faire depuis si longtemps. C’est cela prendre sa responsabilité. Cela peut aussi être perçu comme être égoïste. Et d’une certaine manière, ça l’est effectivement. Toutefois si d’autres personnes souhaitent partager des moments avec vous et dans la mesure où vous le souhaitez, elles peuvent en être !

Le deuxième pas passe par une prise de conscience : la frontière entre ma responsabilité et celle d’autrui. Est-ce que parce que la personne vit sous mon toit, je suis responsable de ses choix ? Je ne parle pas d’un point de vue légal. Je parle d’un point de vue moral. Si un enfant casse une vitre, il doit être sanctionné. Il prend ainsi ses responsabilités.

Un enfant peut-il être responsable ?

Voilà une question qui me ramène aux recherches scientifiques que j’ai menées il y a quelques années sur la place de l’enfant dans la société. Nous avons trop tendance à réduire l’enfant à une petite chose fragile qui n’aurait pas l’intelligence ou la conscience suffisamment éveillées pour prendre lui-même ses décisions.

Or comment rendre les personnes responsables si l’on y invite pas dès leur enfance, à cette période où tout apprentissage est facilité ? Un enfant peut être responsable de ses actes.

Je me rappelle ma Maman qui m’apprenait à faire mes comptes. J’avais un petit carnet et elle me montrait comment structurer les comptes de ma tirelire. Ainsi donc, elle m’apprenait être responsable de ma tirelire !

Cela demande un lâcher-prise, une confiance en la vie et aussi de respecter le libre-arbitre de chacun !

Troisième point donc : travailler sa confiance en la vie et acquérir peu à peu la certitude, la conviction que le chemin de chacun est celui qui lui convient.

photo_litho_5

Accompagner et non plus dicter

Le syndrome du sauveur se transforme peu à peu. S’il y a une personne à sauver, c’est nous-même. Et les autres ? Nous nous accompagnons, faisons un bout de chemin ensemble. Leur rendre leur responsabilité ne signifie pas pour autant devenir indifférent à ce qu’ils vivent. Nous pouvons y participer, les accompagner, leur proposer une main tendue. Mais au final, c’est eux qui décident. Et personne d’autre ! C’est cela leur rendre leur responsabilité et se détacher du rôle du sauveur, de ce Saint Bernard qui veut si bien faire.

Finalement, ce Saint Bernard ne demande qu’à être mis à votre propre service, pour ne plus dicter à qui que ce soit ce qu’il a à faire.

Accompagner est loin d’être évident. Vous verrez, le « sauveur » revient souvent à la charge. Mais quand on lâche prise, il y a tellement de chemins qui s’ouvrent devant la personne.

Je me surprends à recroiser des amis, des clients qui ont suivi leur propre chemin. J’ai juste été là à un moment. Mais voir ce qu’ils font par la suite est juste une merveille qui va au-delà de mon imagination. Le chemin peut être plus ou moins rapide pour atteindre certains objectifs de vie, mais il est celui que nous devons prendre. Et il est tout autant respectable que celui de notre voisin.

In fine, faire le choix d’être responsable uniquement de sa vie conduit aussi à ne plus juger quiconque et à commencer par soi-même.

Responsabilité, non-jugement pour une plus grande bienveillance envers soi-même et autrui.

Belle semaine à tous et à toutes,

Émilie Laure

2 réflexions sur « Le syndrome du sauveur »

  1. bonjour étant dans le cas du syndrome du sauveur pdt plusieurs années presque inee chez moi comme mon don de clairvoyance et de magnétisme que j ai mit en stand bye même si parfois ma clairvoyance me joue des tours pcq
    étant tombée gravement malade a cause de ce syndrome je viens prendre conscience qu il était temps pour moi d avance si je voulais me retrouve les 2 pieds ds la tombe..
    je prend du temps pour moi et me soigne tranquillement
    je recherche une personne qui pourrait m aider a soulager mon mal qui me ronge a pt feu cote maladie cancer donc rechute .
    une dame ayant de la clairvoyance a été claire avec prenez du temps pour chose que j essaye d appliquer a la lettre mais mon besoin d aider parfois me dit faut te remettre au taf …
    merci pour votre reponse

    1. Merci de votre commentaire. Un thérapeute ne peut aider autrui que s’il prend régulièrement soin de lui-même. Même si vous vous sentez appelé à aider ou apporter du soutien à quelqu’un, demandez-vous peut-être quels sont les moyens et le temps que vous pouvez lui donner sans que cela ne prenne sur votre propre énergie. Faites les choses avec plaisir et beaucoup de bienveillance à votre égard. Depuis combien de temps avez-vous été diagnostiqué? Quel cancer?
      Bon courage à vous. Paix et lumière sur vous.
      Émilie Laure

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.