Dans ce nouvel article, je vous propose d’explorer le besoin que nous avons tous au quotidien pour vivre sereinement nos relations : celui de vérité. En communication non violente, nous pourrions évoquer aussi la notion d’entendre, d’écouter le besoin de l’autre, de développer une véritable empathie et une compassion sincère. Et pourtant et pour de nombreuses raisons objectives et subjectives, nous nous retrouvons à avoir peur de ce besoin : peur de l’assouvir et à la fois de ne pas l’assouvir. Parmi les cinq blessures de l’âme évoquée par Lise Bourbeau, celle de la trahison peut notamment être à l’origine de cette peur de se dévoiler de nouveau. Et il en découle ensuite des quiproquos et des difficultés relationnelles à de multiples niveaux : amitiés, amours, famille etc.
La blessure de trahison et la peur de se dévoiler
Les blessures de l’âme sont des expériences douloureuses que nous aurions vécues pendant notre enfance et qui influencent nos réactions et notre personnalité d’adulte. C’est ce que Lise Bourbeau appelle les masques. La blessure de trahison s’éveille plus tard que les autres : plutôt entre l’âge de 2 et 4 ans. La plupart du temps, elle est vécue avec le parent de sexe opposé, en lien fort avec le complexe d’Œdipe.
Plusieurs situations peuvent générer une blessure de trahison, parmi lesquelles :
- Lorsque le parent ne tient pas un de ses engagements, lorsqu’il n’est pas fidèle à sa parole. Cela peut être quelque chose d’aussi trivial que la promesse de faire un jeu ensemble ou d’aller au parc par exemple.
- Ou lorsque l’enfant se sent délaissé au moment de l’arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur.
- Lorsque son parent a des comportements imprévisibles et que l’enfant ne sait plus à quel signal se fier. Par exemple, l’enfant qui est victime de violence ou l’enfant dont l’humeur du parent est instable.
- Généralement, lorsque le comportement du parent ne correspond pas à l’image idéalisée que s’en était faite l’enfant.
Lise Bourbeau explique qu’à chaque blessure correspond un masque. Ainsi la personne qui souffre de la blessure de trahison porte le masque du contrôlant.
Tout d’abord, comme son nom l’indique, le contrôlant est une personne qui a besoin de tout contrôler. Le fait de tout contrôler est une façon pour lui de baliser son environnement, de se prémunir contre la douleur de la trahison. C‘est pourquoi, en relation avec sa blessure, le contrôlant accueille très mal la lâcheté. Il trouve inacceptable de ne pas tenir ses engagements lui-même ou encore pire, de subir ce comportement de la part des autres. Il a beaucoup de difficulté à laisser aller, à lâcher prise car cela lui apparaît comme une forme de trahison. Lorsqu’il laisse tomber quelque chose, même si cela n’engage que lui, il se sent immédiatement profondément coupable.
Se mettre à nu, c’est prendre un risque
Dans ce contexte, se mettre à nu dans toute relation est une réelle prise de risque. Pour la personne chez laquelle cette blessure est prédominante, elle pourra chercher à fuir ces moments d’intimité, en dire le moins possible… de peur d’être trahie. Et elle sera mise en face de situation où elle sera amenée à revivre cette situation encore et encore tant qu’elle n’aura pas réglée la situation initiale à l’origine de sa blessure.
Par maladresse ou par manipulation intentionnelle, une personne en qui vous aviez confiance peut utiliser ces informations.
La maladresse peut venir d’une difficulté de l’autre à se positionner. Et comme la position n’est pas claire pour vous, cela réactive votre blessure de trahison.
C’est vous qui interprétez l’événement malheureux comme une trahison. Et c’est à vous de trouver les ressources en vous pour la dépasser.
Nos blessures révèlent notre besoin de vérité
Aussi votre besoin de vérité, autrement dit de sincérité, s’affirme plus fort. Vous risquez sans doute de mettre la barre plus haut pour la prochaine personne (ami, amour etc.). Mais l’autre personne n’y est pour rien dans ce qui vous est arrivé. Et ce besoin légitime de vérité (du cœur) et de sincérité, que parfois vous n’êtes même pas vous-même prêts à offrir, n’arrive pas comme vous le souhaiteriez. D’abord parce qu’en tant que contrôlant, vous n’écoutez pas assez l’autre, voire pas du tout. Et ensuite, parce que vous n’êtes pas prêt réellement à vous dévoiler, à expliquer, révéler votre vérité.
Mais le besoin est bel et bien réel ! Et cela vous conduit alors dans une véritable impasse : fuite, mensonge par peur de déplaire, de revivre la même blessure voire d’autres en plus (rejet, abandon…). Pour autant, la sincérité (y compris celle de révéler vos peurs) est la seule véritable réponse pour créer un lien authentique, si c’est vraiment cela que vous cherchez !
Le besoin de vérité pour maintenir le lien authentique
L’une des clés d’un couple qui fonctionne réside dans une communication la plus apaisée possible. Cela passe par une communication non violente, où chacun révèle ses besoins. Et quand on révèle ses besoins à l’autre, on répond au besoin de vérité et de sincérité de l’autre et le sien !
Cela s’avère aussi identique en amitié. Qui n’a pas eu des déceptions en amitié ?
Cela veut dire que cela passe pour chacun d’entre nous par le fait d’exprimer ses doutes, ses besoins donc (y compris celui d’être seul ou au contraire de passer un moment avec l’autre). Cela passe aussi par le fait d’arrêter d’accuser l’autre d’être à l’origine de notre mal-être.
Il s’avère nécessaire de reprendre encore et toujours sa responsabilité. Et pour cela, il faut aller chercher, voir à l’intérieur de soi, panser ses blessures, prendre le chemin de la résilience.
Sur la résilience, voir aussi : https://emilie-m.net/la-resilience-un-long-chemin/
C’est aussi apprendre à franchir le seuil d’un temple sacré, celui de l’autre : on entre en enlevant ses chaussures, avec empathie, douceur, parfois dans le silence, en parlant à voix basse. Parce que la voix porte dans ce lieu, et il n’est pas nécessaire de parler fort. Ce serait d’ailleurs malvenu. C’est un lieu fragile où le silence peut être nécessaire parfois et la parole doit être la plus juste possible.
Ce temple sacré, c’est le lieu de la vérité de l’autre, de son authenticité. Et la seule clé pour l’atteindre est la sincérité du cœur.
Au fond, on peut se rendre compte qu’en début de relation, son accès peut sembler facile. Et petit à petit, il nous semble que les portes se referment régulièrement. Nous devons garder en tête que si nous-mêmes, nous fermons les portes de notre temple, l’autre n’aura pas envie d’ouvrir les siennes. Le plus souvent, il les gardera fermées. Et l’accès à la vérité de l’autre ne sera pas permise. Oui il faut prendre des risques. Oui, on peut être de nouveau déçu. Mais finalement, cette déception ne vient pas de l’autre, mais de l’image qu’il nous renvoie de notre propre blessure. Et pour cela, nous pouvons le remercier de nous montrer le chemin que nous avons à poursuivre… pour répondre à notre besoin de vérité, de sincérité et d’authenticité.
PS : la plupart des articles que je vous propose sont issus de mon propre cheminement, de rencontres qui font écho à des blessures que j’ai moi-même rencontrées, que parfois (souvent!!!) je travaille encore. Ces articles sont une lecture d’une expérience avec le filtre de ma propre expérience. Restez libre d’évaluer vous-même vos sensations, vos expériences pour trouver votre vérité.
Vous avez encore des questions ou des remarques sur cet article ? Posez-les en commentaires, j’y répondrai avec plaisir.
Bien à vous,
Émilie Laure
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